Le temps des repas

Une alimentation saine est importante pour tout le monde. Prendre ses repas avec les membres de la famille et ses amis peut conférer une structure à la journée et aider à ce que les aliments soient appréciés.

Senior woman having a delicious meal.

Pour plus de conseils, lisez notre livret Les repas (PDF).

L’impact de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée sur la routine et les habitudes à l’heure des repas

Nous avons tous besoin de manger sainement. Partager les repas avec la famille et les amis permet de structurer la journée et d’enrichir les plaisirs de la table.

Toutefois, quand on prend soin d’une personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, l’heure des repas peut devenir stressante et frustrante. L’aidant doit s’assurer que la personne mange des repas équilibrés et qu’elle soit bien hydratée. De même, il est important d’associer l’heure des repas à une expérience joyeuse et agréable.

Nos habitudes alimentaires se développent tout au long de notre vie. Si vous connaissez les habitudes alimentaires de la personne dont vous avez soin, vous comprendrez mieux les modifications dans son comportement, quand elle refuse par exemple de manger. L’information donnée ci-dessous vous aidera peut-être à rendre l’heure des repas plus agréable.

Tenez compte de la personne

  • A-t-elle des aphtes dans la bouche ou a-t-elle la bouche sèche? Son dentier lui fait-il mal? Quel est l’état de ses dents? A-t-elle des dents manquantes?
  • Prend-elle des médicaments qui pourraient lui causer une perte d’appétit?
  • A-t-elle d’autres problèmes de santé (maladie du cœur, diabète, constipation ou dépression) qui pourraient lui couper l’appétit?
  • Se sent-elle malade? A-t-elle une infection?
  • Sa vue lui permet-elle de distinguer les aliments, les assiettes et tout ce qui se trouve sur la table?
  • Peut-elle reconnaître les aliments et savoir qu’il s’agit de nourriture?
  • Comprend-elle à quoi servent les ustensiles ou les condiments? A-t-elle physiquement de la difficulté à les utiliser?
  • Est-elle inquiète ou agitée?
  • Est-elle confuse au sujet de l’heure des repas, ou ne se rappelle plus si elle a déjà mangé ou non?
  • Trouve-t-elles les aliments moins appétissants parce qu’elle a perdu un peu le sens du goût et de l’odorat?

Tenez compte du lieu où les repas sont pris

  • Y a-t-il trop de bruit, trop de gens et trop de distractions?
  • La table est-elle trop encombrée?
  • L’éclairage est-il adéquat?
  • Sent-elle le besoin de se presser? Les autres personnes autour sont-elles impatientes?

Quoi faire quand la personne mange moins?

  • La personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée perd peut-être du poids parce qu’elle manque d’appétit ou qu’elle a de la difficulté à manger. Les suggestions proposées ci-dessous pourraient vous aider. Si la personne continue de perdre du poids, demandez à votre médecin de vous recommander un diététiste.

Quoi faire quand la personne mange trop

  • La personne passe peut-être par une période où elle a meilleur appétit et où elle commence à prendre du poids. Ceci est souvent temporaire, mais il est important de comprendre pourquoi cela se produit et de prendre les mesures appropriées.
  • Elle mange peut-être trop parce qu’elle s’ennuie. Assurez-vous donc de l’occuper avec des activités intéressantes.
  • Préférence alimentaire – Elle mange peut-être trop à cause d’une préférence pour des aliments précis. Préparez-lui des collations santé facilement accessibles, comme des fruits coupés en petits morceaux.
  • Hyper-oralité - Certaines formes de maladies cognitives peuvent causer une « hyper-oralité», ce qui signifie que la personne essaiera de porter toutes sortes de choses dans sa bouche, entraînant des excès.

Conseils pour rendre les repas plus agréables

Qu’il soit possible ou non de mettre le doigt sur la raison précise du problème, les conseils suivants pourraient rendre l’heure des repas plus facile et plus plaisante.

L’atmosphère

  • Minimisez les distractions, en éteignant par exemple la radio ou la télévision.
  • Créez une atmosphère détendue et apaisante.
  • Évitez le tapage et les mouvements brusques.
  • Assurez-vous que l’éclairage soit adéquat.
  • Essayez de servir les repas lorsque la personne est calme et alerte.
  • Faites de l’heure du repas un moment de rencontre en mangeant ensemble.
  • Gardez à l’esprit qu’elle pourrait ne pas se rappeler de l’heure du repas précédent.

La table

  • Simplifiez la disposition de la table. Éliminez les ustensiles et les condiments superflus. Servez un seul aliment à la fois.
  • Évitez les couteaux tranchants.
  • Choisissez une nappe ou un napperon et de la vaisselle de couleurs contrastées, mais évitez les motifs criards de peur de créer de la confusion.
  • Choisissez des ustensiles et de la vaisselle faciles à manipuler.
  • Mettez sous l’assiette un napperon antidérapant ou un linge humide pour la stabiliser et l’empêcher de glisser.

La nourriture

  • Si possible, faites participer la personne à la préparation du repas.
  • Préparez des bouchées qui se mangent avec les doigts, sans ustensiles, et qui ont le même goût et la même valeur nutritive que les aliments d’un repas normal.
  • Préparez des aliments nutritifs qui peuvent être servis dans une tasse. Même vers la fin de la maladie, la capacité de tenir une tasse et de boire se maintient.
  • Les laits frappés nutritifs et les suppléments alimentaires liquides peuvent parfois remplacer un repas complet. Informez-vous à ce sujet auprès d’un professionnel de soins de santé.
  • Servez fréquemment plusieurs petits repas ou collations plutôt que trois gros repas par jour.
  • Servez des aliments aux couleurs appétissantes et qui sont faciles à distinguer dans l’assiette.
  • Servez-lui ses plats préférés. La nourriture qui a bon goût et qui sent bon peut également lui rappeler de bons souvenirs.
  • Si la personne a de la difficulté à mastiquer et à broyer ses aliments, coupez-les en petites bouchées plus faciles à manger. Servez des aliments mous, comme des œufs ou du fromage, et évitez les aliments durs, comme les noix et les carottes crues.
  • Si vous craignez que la personne ne s’étouffe, ou si elle a de la difficulté à avaler, consultez un médecin.
  • Apprenez la manœuvre de Heimlich si vous ne la connaissez pas déjà.
  • Vérifiez que la température des aliments ne soit ni trop froide, ni trop chaude.

Donnez des explications

  • Aidez la personne en nommant les choses ou en faisant des gestes. Elle est peut-être capable de vous imiter pour manger.
  • Donnez-lui des directives simples, une à la fois, étape par étape.
  • Parlez calmement, d’une voix apaisante.
  • Si nécessaire, guidez sa main avec la vôtre pour l’aider à commencer à manger.
  • Dites-lui quel aliment vous lui donnez.
  • Évitez de passer des commentaires sur les aliments renversés, ce qui pourrait causer de l’embarras.
  • Ne la pressez pas.
  • Encouragez-la à se nourrir elle-même, même si c’est un peu salissant.
  • Si elle refuse de manger, essayez de prendre une pause et de la distraire avec une autre activité. Elle continuera peut-être son repas plus tard.
  • Si elle est agitée ou ne tient pas en place, donnez-lui des aliments nutritifs qui se mangent avec les doigts. Vous ne serez peut-être pas capable de l’inciter à s’asseoir pour un repas complet.
  • Partez du principe que vous avez affaire à un adulte et évitez d’utiliser des bavettes et autres objets associés à l’enfance. Proposez-lui de porter un tablier, fait en tissu qu’elle aime, particulièrement si elle a l’habitude d’en porter.

Le quotidien

Il est parfois difficile de cerner le problème, particulièrement si la personne est incapable de l’expliquer. À titre d’aidant, dites-vous bien qu’elle n’essaie pas d’être difficile. Les modifications du comportement ne sont pas voulues. En adaptant certains rituels de la table, vous l’encouragerez peut-être à manger, et ce, de manière indépendante et avec plaisir. Toutefois, ce qui fonctionne une journée pourra ne pas fonctionner la journée suivante.

En complément

Tous les jours, nous apprenons du nouveau sur l’Alzheimer et les maladies apparentées, souvent de la part d’aidantes ou d’aidants comme vous qui ont trouvé la solution à certains problèmes et la partagent avec les autres. Vous pouvez appeler votre Société Alzheimer locale pour connaître les ressources dans votre collectivité. L’information existe. L’aide existe. Vous n’êtes pas seul.

Informations et ressources supplémentaires

DREAM alimentation saine
Ressources sur les avantages d’une alimentation saine et sur les moyens de soutenir et d’inclure les personnes atteintes de troubles neurocognitifs lors des activités de repas. Créé par l’équipe DREAM. 

Références

Références

Cassolato, C. A., Keller, H. H., Dupuis, S. L., Schindel Martin, L., Edward, H. G. & Genoe, R. M. (2010). Meaning and experience of “eating out” for families living with dementia. Leisure/Loisir, (34)2, 107-125. doi: 10.1080/14927713.2010.481107

Edwoba, A-K., Keller, H. H., Daly, K. (2011). The food-related role shift experiences of spousal male care partners and their wives with dementia. Journal of Aging Studies, 25(3), 305-315. https://doi.org/10.1016/j.jaging.2010.11.002

Genoe, R. M., Keller, H. H., Schindel Martin, L. & Dupuis, S. L. (2012). Adjusting to mealtime change within the context of dementia. Canadian Journal on Aging, 31(2) 173-194. doi: 10.1353/cja.2012.0023

Genoe, R., Dupuis, S. L., Keller, H. H., Schindel Martin, L., Cassolato, C. & Edward, G. 2010. Honouring identity through mealtimes in families living with dementia. Journal of Aging Studies, 24(3), 181–193. doi:10.1016/j.jaging.2010.02.001

Keller, H. H., Smith, D., Kasdorf, C., Dupuis, S., Schindel Martin, L., Edward, G., Cook, C. & Genoe, R. (2008). Nutrition education needs and resources for dementia care in the community. American Journal of Alzheimer’s Disease & Other Dementias, 23(1), 13-22. doi: 10.1177/1533317507312805

Keller, H. H., Schindel Martin, L., Dupuis, S. L., Genoe, R., Edward, H. G. & Cassolato, C. (2010). Mealtimes and being connected in the community based dementia context. Dementia, 9(2), 191–213. doi: 10.1177/1471301210364451

Keller, H. H., Schindel Martin, L., Dupuis, S. L., Reimer, H., & Genoe, R. (2015). Strategies to support engagement and continuity of activity during mealtimes for families living with dementia: a qualitative study. BMC Geriatrics, 15, 119. doi: 10.1186/s12877-015-0120-2

Remerciements

Cette ressource s’appuie sur la recherche et sur l’expérience de personnes atteintes d’un trouble neurocognitif et de leurs aidants. Nous remercions Edwoba Atta-Konadu, Carly Cassolato, Carly Cook, Kerry Daly, Sherry Dupuis, H. Gayle Edward, Rebecca Genoe, Cara Kasdorf, Heather Keller, Holly Reimer, Lori Schindel Martin, et Dana Smith pour leur généreuse contribution à la préparation de ce document. 

Prodiguer des soins au jour le jour

Vous voulez que chaque journée soit la meilleure journée possible. S’occuper d’une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer ou un autre trouble neurocognitif. Préparez-vous grâce à ces conseils.

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