Quelques conseils sur l’art, la créativité et les troubles neurocognitifs
Concentrez-vous sur le plaisir. Ne jugez pas. Réduisez les distractions. Communiquez avec votre Société Alzheimer locale. Mettez de l’art dans votre vie en suivant ces conseils.
Il n’y a pas d’âge pour profiter de l’art et de la créativité. C’est également vrai si vous vivez avec un trouble neurocognitif ou si vous prodiguez des soins.
Des chercheurs pensent que certains troubles neurocognitifs peuvent stimuler la créativité. D’autres ont étudié comment l’art réalisé par des personnes atteintes d’un trouble neurocognitif pouvait améliorer l’opinion publique sur cette maladie.
Une étude de 2017 de l’Université McMaster a révélé que les programmes des musées destinés aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif « ouvraient de nouvelles possibilités aux partenaires de soins en leur permettant de voir le côté créatif des personnes atteintes ». Les partenaires de soins ont déclaré « se sentir moins stressés » après ces programmes.
Le Canada abrite de nombreux grands projets axés sur l’art et des troubles neurocognitifs. Notons, par exemple la Society for the Arts in Dementia Care qui a été fondée en Colombie-Britannique en 2005, l’Université de Waterloo qui co-organise le projet Re-imagining Dementia through the Arts et, en 2018, la Société Alzheimer de Calgary est devenue le premier centre de formation Opening Minds through Art.
Si vous souhaitez trouver ou participer à des programmes artistiques pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif :
- Communiquez avec votre Société Alzheimer locale pour connaître ceux qu’elle offre.
- Demandez à votre société Alzheimer locale quels programmes artistiques sont offerts dans la communauté au sens large. Ils pourraient connaître d’autres programmes qui ne sont pas largement offerts.
- Appelez ou envoyez un courriel à votre musée ou galerie d’art local pour vous renseigner sur leurs programmes destinés aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif.
- Parlez à votre coordonnateur des soins ou à votre centre de santé local à propos des programmes artistiques pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif. D’autres ouvrent tout le temps. Par exemple, un autre a ouvert cet été au Drumheller Health Centre en Alberta.
- Renseignez-vous auprès de votre salle de musique, de danse ou de théâtre locale sur les spectacles. Ces types de performances peuvent parfois mieux convenir aux personnes ayant des besoins physiques, sensoriels ou cognitifs particuliers.
Si vous voulez faire plus d’art à la maison, essayez ces conseils adaptés du livret Meaningful Activity de la Société Alzheimer de la Saskatchewan.
- Encouragez l’expression personnelle. Les activités peuvent comprendre la peinture, le dessin, la musique, la conversation, les souvenirs, etc.
- Sécurisez les activités. Retirez les meubles ou les revêtements de sol sur lesquels vous pourriez trébucher. Retirez également les fournitures qui ne sont pas nécessaires pour l’activité en question.
- Réduisez les distractions. Éteignez la radio ou la télévision peut aider à se concentrer.
- Laissez le matériel artistique (livres, magazines ou la musique) de côté pour encourager l’activité. Et préparez les choses avant de commencer une activité artistique.
- Concentrez-vous sur le plaisir. Il n’y a pas de « bonnes façons » de faire les choses. Gardez l’esprit ouvert. Adoptez une approche sans jugement.
- Sachez que les niveaux d’énergie peuvent changer. Si une activité ne se passe pas bien, il se peut que ce soit tout simplement le mauvais moment ou la mauvaise activité. Réessayez plus tard.
Si vous souhaitez démarrer un programme artistique pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif, notez ces cinq facteurs identifiés par des chercheurs de l’Université Leeds Beckett en 2020 :
- Adoptez une approche de groupe. Les personnes qui ont suivi des programmes d’art en groupe bénéficient d’un plus grand soutien par les pairs, de meilleures relations et d’un sentiment d’inclusion. « Je ne pense pas que j’aurais bénéficié de l’art si j’avais été seul, a déclaré une personne vivant avec un trouble neurocognitif. C’était tout simplement agréable d’être avec d’autres personnes. J’avais le temps de m’asseoir et de réfléchir sans que l’animateur ne me force de faire quelque chose, comme ça peut se passer dans le cas de cours individuels. »
- Embauchez un facilitateur compétent et solidaire qui fait preuve d’empathie et de compassion. Il est préférable qu’il connaisse la pratique artistique et la vie avec un trouble neurocognitif.
- Offrez des choix. Commencez par quelques choix de projets ou de matériaux adaptés à l’âge. Un animateur a déclaré qu’il préférait « une discussion informelle avant de commencer toute séance pour avoir une idée de la préférence du client concernant l’art. Je trouve que si le client n’a jamais eu d’expérience artistique, je lui donne des options, et c’est à eux de choisir; je ne fais que les accompagner. »
- Assurez-vous qu’aucune formation artistique préalable ne soit requise. Une attitude ouverte et sans jugement est également importante. « Ce n’est pas grave si vous ne savez pas dessiner, a déclaré un animateur. Il s’agit d’utiliser un autre moyen que le langage verbal pour s’exprimer. Il est essentiel de les laisser utiliser l’art exactement comme ils le souhaitent. »
- Adoptez une approche intelligente concernant le contenu des activités. Pensez au format et à la durée de la séance pour créer une « activité agréable et sans échec… en mettant un fort accent sur le processus créatif ». La séance doit être suffisamment longue pour susciter l’intérêt, mais ne pas épuiser les participants. La plupart des animateurs ont recommandé des réunions hebdomadaires pendant 4 à 6 semaines. Certaines personnes ont vraiment aimé inclure un partenaire de soins, tandis que d’autres ont trouvé utile de faire quelque chose de manière indépendante.
Pour plus d’informations sur les programmes artistiques destinés aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif, contactez votre Société Alzheimer locale.