Budget 25-26 : la santé publique amputée

Haut-Richelieu

L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) exprime sa déception et son inquiétude après avoir consulté le budget 25-26 dévoilé par le ministre des Finances, M. Éric Girard.

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Montréal, 26 mars 2025 – L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) exprime sa déception et son inquiétude après avoir consulté le budget 2025-2026 dévoilé par le ministre des Finances, M. Éric Girard. Non seulement le rehaussement crucial des investissements en prévention n’est pas au rendez-vous pour sauver notre système de soins public, mais on constate même un recul du financement de la santé publique.

En effet, dans la section destinée à décrire les efforts du gouvernement en matière de prévention, on indique que « les crédits autorisés pour la santé publique sont passés de 427,6 millions de dollars à 1 122 millions de dollars entre 2018-2019 et 2024-2025, soit une augmentation de plus de 162 % ». Toutefois, on se garde de mettre en évidence une nuance importante : entre le crédit autorisé de 1 122 millions de dollars en 2024-2025 et la dépense réelle de 980,7 millions, il y a une différence notable de plus de 140 millions de dollars qui n’ont pas été investis l’an dernier et qui ne sont plus budgétés pour l’avenir.

Le ratio du financement de la santé publique par rapport à l’ensemble du budget de la santé ne s’améliore pas non plus. Alors que la santé publique est déjà reconnue comme un secteur largement sous-financé, n’ayant que 1,74 % du budget global de la santé et des services sociaux du Québec, une réduction de son budget est choquante.

« Face aux défis contemporains en santé, un budget stable en santé publique aurait déjà été préoccupant. Se priver de 140 millions de dollars, c’est désolant. On semble revenir sur la promesse essentielle de prioriser la santé de la population, en plus de forcer un réseau de soins à bout de souffle à pallier le manque de prévention », se désole Thomas Bastien, directeur général de l’ASPQ.

Une Stratégie de prévention sous-financée à venir ?

Le sous-financement de la prévention est une menace sérieuse pour notre réseau de soins et la qualité de vie des personnes les plus vulnérables. Avec le vieillissement de la population, les inégalités croissantes, les habitudes de vie délétères, la santé mentale qui se dégrade et l’impact des changements climatiques, les besoins actuels non comblés sur le terrain en matière de santé publique sont énormes. L’explosion des coûts de notre système de soins n’y est pas étrangère. La nécessité criante de réduire la maladie et de soutenir la résilience de la population face aux enjeux de santé publique est devenue une évidence, y compris pour le gouvernement.

C’est donc avec grand enthousiasme que l’annonce d’une Stratégie nationale de prévention pour le printemps 2025, faite par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, le 1er novembre 2024, a été accueillie. Malheureusement, le présent budget soulève d’importantes préoccupations quant aux sommes prévues pour concrétiser cette stratégie.

« Le budget semble envisager un investissement de seulement 15 millions de dollars pour la Stratégie nationale de prévention. Pour éviter une mise en échec dès le démarrage, nous espérons que ce montant préliminaire ne reflète qu’un premier jalon auquel viendront s’accoler plusieurs dizaines de millions de dollars supplémentaires dans les prochains mois », s’inquiète M. Bastien. « L’heure de l’investissement symbolique en prévention est dépassée, il faut entamer une réelle transition vers une approche axée sur la prévention afin
de réduire le nombre de malades, de souffrances évitables, mais aussi d’éviter de mener le réseau de santé à sa perte », conclut-il.

Une urgence d’investir qui fait consensus

Le rehaussement du financement en santé publique et en prévention est une mesure qui fait largement consensus. Récemment, la Coalition québécoise pour la réduction de la maladie, regroupant 57 organisations majeures du réseau présentait d’ailleurs un Plan stratégique, dont un des quatre leviers indispensables est un investissement pour la réduction de la maladie, incluant un budget de santé publique à hauteur de 5 % du budget de la santé et 200 millions de dollars pour des actions intersectorielles en prévention. Ce même plan propose d’ailleurs différents moyens d’aller dégager des marges supplémentaires pour financer une réelle ambition en matière de prévention, dont la taxation des boissons sucrées et d’autres produits nocifs à la santé.

Pour en savoir plus sur la réduction de la maladie au Québec, découvrez :

À propos de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)

L’ASPQ est une association autonome regroupant citoyen·nes et partenaires pour faire de la santé durable une priorité. La santé durable s’appuie sur une vision à long terme qui, tout en fournissant des soins à toutes et à tous, s’assure aussi de garder la population québécoise en santé par la prévention. www.aspq.org.

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