Le témoignage de Sherry

New Brunswick

Dans cette histoire, Sherry se souvient de son père, «Papa Maston», des défis auxquels il a dû faire face en raison du déclin de sa mémoire, et souligne la nécessité de soins des personnes atteintes d'un trouble neurocognitif bien soutenus au Nouveau-Brunswick. Lisez l'histoire de Sherry ci-dessous.

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Un fils, un frère, un meilleur ami, un papa, un époux pendant 59 ans. Frank Maston, affectueusement surnommé « papa Maston », était connu comme un travailleur acharné qui aimait la nature, l’exercice, la chasse et les Maple Leafs de Toronto. Papa Maston était membre du temple de la renommée de la musique country de Minto, et il a transmis son amour de la musique à ses petits-enfants. C’était un homme pieux et ceux et celles qui le connaissaient le décriraient comme une personne « joviale » et comme « le boute-en-train de l’endroit ». Papa Maston était un grand homme – un homme atteint de démence vasculaire.

Les gens de Grand Lake et des environs connaissaient papa Maston, son épouse Rite et ses petits-enfants Katelyn et Christopher comme des bénévoles passionnés. Ils aidaient à amasser de l’argent pour les personnes malades, pour les sans-abris, pour les églises et les festivals de gospel, pour les foyers de soins spéciaux et de soins infirmiers, et pour les événements de Noël. Papa et Katelyn aimaient se produire au festival de musique country du Nouveau‑Brunswick au Fredericton Exhibition.

« Déficience cognitive – pas de la démence? »

« Démence vasculaire précoce – de type sous-cortical »

« Subir un mini-examen de l’état mental »

Que signifient réellement ces expressions? Pour les personnes qui ne sont pas du domaine médical, les définitions peuvent être peu claires. Si vous devez subir un test cognitif (un mini-examen de l’état mental), est-ce que tout ça va réellement bien? 

Le 4 juillet 2016, Frank « papa » Maston s’est enlevé la vie à son camp de chasse qu’il aimait tant. Le déclin de sa mémoire et de ses fonctions cognitives lui faisait honte et le frustrait. Il était incapable d’accepter d’oublier les noms, d’oublier comment faire fonctionner son tracteur à pelouse, de ne plus se rappeler où insérer la clé pour démarrer son véhicule, ni même comment lancer une ligne à pêche. Il oubliait quelles cordes jouer sur sa guitare et le rythme des chansons qu’il essayait de jouer. Il s’égarait en se rendant au centre de santé local et s’assoyait dans la salle de bain pendant que sa femme prenait sa douche parce qu’il avait peur.

Je suis la plus jeune de ses enfants. Je suis infirmière et je me suis investie pour poursuivre mes études et parfaire mes connaissances dans le domaine de la démence. C’est frustrant d’assister à des conférences et à des séances d’information pour constater à quel point la province du Nouveau-Brunswick est en retard sur les autres en ce qui concerne les soins aux personnes atteintes de démence.

Le Conseil sur le vieillissement a fait un travail remarquable pour créer une « Stratégie sur le vieillissement pour le Nouveau-Brunswick », un plan axé sur l’action visant à créer un système viable qui relèvera les défis liés à une population vieillissante. L’objectif de ce plan est que les personnes restent autonomes et engagées dans leur collectivité aussi longtemps qu’il sera sécuritaire de le faire.

Cela est plus important maintenant que jamais auparavant pour s’assurer que d’autres n’auront pas à passer au travers de ce que mon père a vécu.