Trouble neurocognitif : L’histoire de Denis et Francine, une équipe indéfectible
Denis a reçu un diagnostic de trouble neurocognitif léger en 2023, et depuis Francine, sa femme, l’accompagne en tant que proche aidante dans son parcours. À l’occasion du mois mondial de la maladie d’Alzheimer, ils ont généreusement accepté de partager leur histoire avec nous.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous?
Denis : J'ai travaillé 34 ans dans l'aéronautique principalement pour une entreprise à Longueuil. J'ai beaucoup aimé mon travail. J’aime bien jouer au golf, on joue l’été comme l’hiver avec mes amis. Quant à Francine, elle a été enseignante et directrice d’école. Nous formons une équipe solide depuis 33 ans.
Quand avez-vous appris que vous étiez atteint d’un trouble neurocognitif léger et quels signes vous ont alerté?
Denis : C’est Francine qui a remarqué en premier que j’avais des pertes de mémoire, des moments d’inattention, que j’étais mêlé. C’était l’année dernière. Le médecin m’a alors fait passer des tests cognitifs, avec des questions simples. Je suis quelqu’un qui prend les choses comme elles viennent, donc j’ai accepté le diagnostic et j’essaie de trouver des solutions.
Francine : Un jour, Denis a eu un épisode d’amnésie transitoire qui a duré deux heures. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait consulter un médecin. Depuis cet épisode, les symptômes ont évolué assez rapidement.
Comment avez-vous entendu parler des Sociétés Alzheimer? Quel soutien avez-vous reçu?
Francine : Nous avons vu passer l’annonce pour s’inscrire au programme un esprit en action dans le Canada Français, c’est notre ami Laurent qui en a parlé à Denis. Ils se sont inscrits ensemble à la session de janvier. De mon côté, je me suis inscrite au groupe de soutien pour les proches aidants. Quand j’ai appris que Denis avait un trouble neurocognitif, avec un trouble des fonctions exécutives, j'ai vu à quel point cela l'affectait, notamment en ce qui concerne l'orientation et l'organisation. Avant il faisait le souper, mais maintenant c’est plus difficile de tout coordonner. Les cours m'ont permis de mieux comprendre ces difficultés cognitives, vers où ça peut aller, parce que c'est un grand éventail. En tout cas, dans mon cas, je suis mieux l'évolution, cela m’a permis de mieux aider Denis au quotidien.
Denis : Pendant les huit semaines du programme "Un esprit en action", je faisais les exercices physiques et je les répétais à la maison avec Francine. Après la fin du programme, je n’ai pas vraiment continué ces exercices, mais les conseils sur l’alimentation ont été précieux. Nous envisageons de refaire le programme ensemble, cette fois pour mieux absorber et intégrer l’information.
Est-ce que vous avez remarqué des différences depuis le diagnostic et est-ce que vous mettez des stratégies en place pour les pertes de mémoire?
Francine : Avant Denis faisait souvent le souper, mais l’autre jour je lui demandais de surveiller les oignons, et il a oublié. Par contre, il aide encore à couper les légumes. Il faisait les lavages, maintenant on les fait à deux. Il faut de l’adaptabilité. Il s’est abonné à un site proposant des jeux spécialement faits pour stimuler les fonctions exécutives. Concernant l'entretien de la maison, c’est devenu plus compliqué, alors nous avons fait une demande pour déménager en résidence privée pour aînés (RPA), où nous aurons moins de responsabilités. Denis est très sociable, et il pourra profiter des activités et rencontrer de nouvelles personnes.
Denis : un changement qui a été un choc c’est quand le médecin m’a enlevé le permis de conduire. Il y a toutes sortes de deuils, mais ce qui est important c’est de garder le côté positif.
Pouvez-vous nous parler de l'importance du soutien de votre famille et de vos amis dans votre parcours?
Denis : Avec Francine on est une équipe, l’important c’est de collaborer. On est un couple, l'essentiel c'est l'entraide. On essaie de trouver des solutions. Francine est une bonne organisatrice grâce à son expérience de directrice d’école. Mes fils et ma fille me soutiennent énormément. Ma fille m’a emmené à la Marche pour l’Alzheimer en mai et elle me propose souvent d’aller prendre une marche ensemble.
Avez-vous des conseils pour les personnes qui recevraient un diagnostic comme le vôtre?
Denis : Un conseil que je pourrais donner c’est de le prendre positivement et d’aller chercher les conseils de la Société Alzheimer, ainsi que celui de vos proches. Continuer les activités autant que possible au quotidien, aussi bien les passe-temps comme le golf, que les activités du quotidien comme tondre la pelouse, faire les repas, en s’adaptant.
Francine : De mon côté, je vais prendre du temps pour rencontrer des intervenants pour m’aider moi, avoir des trucs, une bonne oreille, car parfois c’est déstabilisant. La Société Alzheimer, je connaissais le nom, mais j’ai été agréablement surprise par l’étendue des services qu’ils offrent. Ce qu’ils apportent aux personnes ayant des troubles cognitifs et à leurs familles est extraordinaire. Il suffit de savoir que ces ressources existent, de prendre le téléphone et de demander de l’aide. Il est important d'être proactif.
Merci à la Société Alzheimer Haut-Richelieu qui nous a aidé à recueillir ce témoignage.