L’Étude marquante : Les troubles neurocognitifs au Canada : quelle direction à l’avenir?
Ce nouveau rapport de la Société Alzheimer du Canada indique qu’un meilleur accès à réduire les risques a le potentiel de stabiliser le nombre de cas de troubles neurocognitifs. Cependant, les gouvernements doivent agir maintenant.

Publié le 6 septembre 2022, Les troubles neurocognitifs au Canada: Quelle direction à l'avenir? présente les chiffres clés et les prochaines étapes concernant les troubles neurocognitifs au Canada.
Cette page Web contient actuellement quelques faits saillants du rapport, y compris le résumé, un avant-propos par Dr. Rémi Quirion, et les mesures d'action importantes que les individus, les organisations et les gouvernements peuvent prendre à l'avenir.
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Résumé
Au Canada, plus de 600 000 personnes, de la Colombie-Britannique au Nunavut, en passant par Terre-Neuve-et-Labrador, sont atteintes d’un trouble neurocognitif.
Les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer, un trouble neurocognitif vasculaire ou un autre trouble neurocognitif (y compris les troubles neurocognitifs à début précoce) ainsi que leurs proches sont profondément affectés par le déclin cognitif, les pertes de mémoire, les changements d’humeur et de comportement, ainsi que par la perte des capacités fonctionnelles qui accompagnent ces problèmes de santé.
La minimisation du risque ou le ralentissement de l’apparition des troubles neurocognitifs sont des nouvelles porteuses d’espoir. Cependant, le vieillissement de la population au Canada signifie que nous continuerons d’observer une augmentation constante du nombre de personnes touchées.
Bien que les progrès enregistrés au cours de la dernière décennie nous permettent de mieux aborder ces maladies du cerveau, il reste encore beaucoup à faire. Avec ce rapport, nous visons à atteindre les objectifs suivants :
- Éclairer la voie à suivre — Rafraîchir les connaissances du public sur les taux de troubles neurocognitifs au Canada et leur évolution prévue au cours des 30 prochaines années.
- Améliorer les connaissances sur le sujet — Les troubles neurocognitifs sont des problèmes de santé complexes pour lesquels beaucoup de facteurs de risque sont établis. Ce rapport vise à atténuer leur complexité et souligner des domaines clés pour les réduire.
- Défendre les intérêts des personnes, des familles, des partenaires de soins et des prestataires de services — La plupart des personnes qui développent un trouble neurocognitif ne relèvent pas seules ce défi. Les proches et les gens du voisinage les soutiennent souvent. Les personnes qui fournissent des soins formels et informels ont, elles aussi, besoin de soutien et de ressources.
- Agir — Inciter les particuliers, les chercheurs et chercheuses, les prestataires de soins de santé, les organismes de financement et les différents paliers du gouvernement à soutenir et à définir des programmes et des politiques qui favorisent une meilleure santé cérébrale pour tous et toutes.
- Faire changer les choses — Il faut agir : verser plus de fonds pour la recherche, changer nos systèmes de soins, reconnaître et réduire la discrimination et les stéréotypes et instaurer des solutions équitables face aux défis que nous impose l’apparition des troubles neurocognitifs sont des mesures nécessaires.
Les données de l’Étude marquante
L’Étude marquante est une étude de microsimulation que nous avons menée pour projeter le nombre de personnes qui développeront un trouble neurocognitif au cours des 30 prochaines années au Canada. L’étude utilise la plateforme d’analyse statistique socio-économique du Centre for Economic Analysis (CANCEA) [Centre canadien d’analyse économique] pour faire ces projections.
Un modèle de microsimulation fonctionne à l’instar des jeux vidéo de simulation, comme SimCity. Plutôt que de mettre en place une ville dans un jeu et d’examiner comment les interactions et les événements se produisent sur une période simulée, notre modèle utilise des données de Statistique Canada accessibles au public pour créer des « agents ». Ces agents sont utilisés en guise de représentation statistique des personnes vivant au Canada. Chaque agent est associé à plusieurs caractéristiques démographiques qui correspondent à celles de la population canadienne, dont l’âge, le sexe, l’origine ethnique et l’état de santé.
Le modèle peut simuler les agents et leurs interactions au fil du temps à mesure qu’ils vieillissent et font face à diverses situations, comme un diagnostic de trouble neurocognitif, l’exposition à des facteurs de risque, l’hospitalisation et le décès. Grâce à cela, le modèle peut estimer et prévoir les taux de troubles neurocognitifs au Canada au fil du temps, ainsi que les besoins des personnes touchées en matiere de soins.
Ce modèle nous invite à nous poser la question suivante : « Que se passerait-il si l’on pouvait repousser l’apparition des troubles neurocognitifs de 1, 5 ou 10 ans? » Cela nous aide à comprendre l’impact potentiel des efforts visant à minimiser le risque à l’échelle nationale. Vous trouverez dans l’annexe plus de détails sur les méthodes utilisées dans le modèle de l’Étude marquante.
Les troubles neurocognitifs au Canada : la direction actuelle
En 2020, on estimait que 597 300 personnes vivaient avec un trouble neurocognitif au Canada. D’ici 2030, on peut s’attendre à ce que ce nombre atteigne près d’un million de personnes.
Concernant le nombre de personnes recevant un nouveau diagnostic chaque année (ce que les épidémiologistes appellent l’incidence annuelle), 124 000 nouveaux cas de troubles neurocognitifs ont été diagnostiqués en 2020 (10 333 par mois; 348 par jour; 15 toutes les heures).
D’ici 2030, l’incidence annuelle grimpera à 187 000 nouveaux cas par an (15 583 par mois; 512 par jour; 21 toutes les heures).
Si nous nous projetons plus loin et que nous utilisons les dernières tendances démographiques de Statistique Canada et notre modèle de l’Étude marquante, nous pouvons également prédire que les défis qui accompagnent les troubles neurocognitifs au Canada s’intensifieront encore dans les années 2030 et 2040.
En ce qui concerne l’incidence annuelle, on s’attend à ce que plus de 250 000 personnes développent un trouble neurocognitif chaque année d’ici les années 2040 (20 833 personnes par mois; 685 par jour; 29 toutes les heures).
Enfin, d’ici 2050, le nombre de personnes qui vivront avec un trouble neurocognitif sera presque multiplié par trois par rapport au niveau de 2020, et plus de 1,7 million de Canadiens et Canadiennes en seront atteints.
Le besoin de soins : un cheminement qui ne se fait pas seul
Notre étude a révélé qu’en 2020, 350 000 partenaires de soins s’occupaient de personnes vivant avec un trouble neurocognitif.
Avec en moyenne 26 heures de soins prodigués par semaine, cela représente 470 millions d’heures de soins par an.
Ce nombre d’heures équivaut à 235 000 emplois à temps plein (40 heures par semaine avec 2 semaines de vacances) — un temps et des ressources considérables que les partenaires de soins offrent aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif au Canada.
Si l’on traduit ces heures en dollars, même à un salaire minimum de 15,55 $ l’heure, les soins prodigués par les proches dépassent 7,3 G$.
Nos projections indiquent que si les tendances actuelles se poursuivent, d’ici 2050, le nombre de partenaires de soins de ces personnes passera à plus d’un million au Canada. Cela triplerait presque (augmentation de 188 %) le nombre de partenaires de soins sur la période de 30 ans.
Compte tenu du nombre élevé de personnes vivant avec un trouble neurocognitif et du niveau de soins requis, le nombre d’heures que les familles consacreraient à la prestation des soins pourrait se monter à près de 1,4 milliard d’heures par an d’ici 2050. Cela équivaut à plus de 690 000 emplois à temps plein.
Minimiser le risque pour retarder l’apparition des troubles neurocognitifs
L’Étude marquante présente trois scénarios hypothétiques, où l’apparition des troubles neurocognitifs chez les Canadiens et Canadiennes est retardée de 1, 5 ou 10 ans. L’objectif de ces scénarios vise à démontrer l’effet d’une amélioration des efforts de réduction du risque et d’un recul de l’apparition des troubles neurocognitifs sur la population.
Ces trois cas de figure démontrent l’importance de minimiser le risque.
Même un léger retard d’un an pourrait entraîner près de 500 000 nouveaux cas de moins d’ici 2050; cette diminution aurait pourtant un énorme impact sur les taux nationaux relatifs aux troubles neurocognitifs au cours des trois prochaines décennies.
Si l’apparition des troubles neurocognitifs pouvait être retardée de 10 ans, alors plus de 4 millions de nouveaux cas pourraient être évités d’ici 2050.
Retarder l’apparition des troubles neurocognitifs pourrait aussi avoir de grandes conséquences sur la prestation des soins aux personnes touchées au Canada. Un retard de 10 ans pourrait réduire de près d’un milliard par an le nombre d’heures nécessaires qui y sont associées.
Les taux de troubles neurocognitifs au Canada : différences régionales
Si les tendances actuelles se maintiennent, on s’attend à une augmentation du nombre de personnes vivant avec un trouble neurocognitif dans toutes les régions du Canada.
Cependant, cette croissance ne sera pas homogène. Les troubles neurocognitifs affecteront différemment les provinces au cours des 30 prochaines années.
Les différences dans la répartition par âge, les tendances migratoires et la prévalence des facteurs de risque se combinent et donnent lieu à des défis et des besoins spécifiques ainsi qu’à des chiffres généraux de personnes touchées dans chaque province.
Malheureusement, les données disponibles étaient insuffisantes pour étudier la situation au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest ou au Nunavut.
Prendre la meilleure direction
Les troubles neurocognitifs continueront d’être un problème croissant au Canada, et le nombre de personnes vivant avec une forme ou l’autre devrait tripler au cours des 30 prochaines années.
Si les tendances actuelles se maintiennent, toutes les régions du pays connaîtront une augmentation spectaculaire du nombre de personnes touchées et des exigences imposées aux partenaires de soins.
Bien qu’un traitement curatif ou efficace pour les troubles neurocognitifs n’ait pas encore vu le jour, un large éventail de mesures peuvent être prises au Canada pour optimiser le cheminement des personnes touchées.
Le dernier chapitre du rapport met en lumière certaines de ces mesures qui peuvent entraîner des résultats positifs pour ces personnes et leurs partenaires de soins.
Chacun a un rôle à jouer au Canada pour surmonter ce défi. Par conséquent, les recommandations du rapport ont été organisées selon les perspectives suivantes :
- Que font les Sociétés Alzheimer?
- Que peuvent faire les systèmes de santé?
- Que peuvent faire les différents paliers du gouvernement fédéral, provincial/territorial et municipal?
- Que peut faire la communauté de la recherche?
- Que peuvent faire les Canadiens et Canadiennes à titre individuel?
L’importance du travail collaboratif constitue le dénominateur commun de ces groupes : un travail qui se fait conjointement avec les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins.
Avant-propos par Dr. Rémi Quirion, PhD, OC, CQ, MSRC, Scientifique en chef du Québec
Chaque semaine au Canada, les professionnels de la santé annoncent à des centaines de personnes qu’elles sont atteintes d'un trouble neurocognitif. Commence alors un long parcours qui changera radicalement leur vie, ainsi que celle de leur famille et d’une multitude d’intervenants.
La publication du présent rapport de la Société Alzheimer du Canada intervient à un moment critique. Avec le vieillissement de nos populations, l’incidence élevée des maladies neurodégénératives, et en absence de traitements vraiment efficaces, notre pays pourrait connaître des changements sociétaux et économiques sans précédents.
En effet, comme le souligne ce rapport, le nombre de personnes vivant avec un trouble neurocognitif devrait augmenter très significativement au cours des trois prochaines décennies au Canada. Le Québec sera particulièrement affecté, avec une augmentation prévue de plus de 140 % du nombre de personnes touchées. Il faut donc changer notre approche et favoriser davantage la prévention.
En ce sens, le rapport offre une lueur d'espoir pour l'avenir. De nombreuses personnes peuvent prendre des mesures simples et efficaces pour réduire les risques de développer des troubles neurocognitifs et pour améliorer leur qualité de vie (par exemple, exercices physiques et mentaux, nutrition variée, etc.).
De plus, tous les paliers de gouvernement ont un rôle à jouer pour réduire les facteurs de risque sociétaux associés à ces maladies et fournir un soutien aux personnes touchées, en appuyant la recherche qui permettra de découvrir les causes de ces maladies et proposer de nouveaux traitements.
En terminant, j'aimerais exprimer toute ma gratitude à la Société Alzheimer du Canada pour la publication de ce rapport. Je nous encourage tous à mettre en œuvre les mesures préventives qui y sont proposées.
Agir maintenant pour prendre la meilleure direction
Résumé
Les troubles neurocognitifs continueront d’être un problème croissant au Canada, et le nombre de personnes vivant avec une forme ou l’autre devrait tripler au cours des 30 prochaines années.
Si les tendances actuelles se maintiennent, toutes les régions du pays connaîtront une augmentation spectaculaire du nombre de personnes touchées et des exigences imposées aux partenaires de soins.
Selon les tendances actuelles, 1,7 million de personnes au Canada pourraient vivre avec un trouble neurocognitif d’ici 2050, et 6,3 millions de diagnostics seraient posés entre 2020 et 2050.
D’ici 2050, plus de 650 000 proches aidants seront nécessaires pour fournir des soins non rémunérés aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Ces soins devraient totaliser près de 1,4 milliard d’heures par an, ce qui équivaut à 690 000 emplois à temps plein.
Ces besoins croissants en matière de soins non rémunérés poseront un défi de taille aux proches et aux autres personnes qui prodiguent des soins non rémunérés aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Le défi n’est qu’en partie dû aux heures requises.
Les demandes de prestation de soins surviennent pour la plupart des gens âgés de 45 à 65 ans, ce qui influe sur la participation au marché du travail, les finances personnelles, les revenus consacrés à la retraite et l’activité économique de manière générale.
Les conjoints qui prodiguent leurs soins peuvent aussi avoir leurs propres problèmes de santé liés à l’âge. Pour les proches aidants de 35 ans ou moins, il peut être difficile d’entamer une carrière, de poursuivre un parcours scolaire ou d’élever de jeunes enfants.
Les mesures qui entraînent des retards (même minimes) dans l’apparition des troubles neurocognitifs pourraient réduire considérablement la demande de soins non rémunérés.
Le modèle de l'Étude marquante démontre que si leur apparition est retardée d’un an, près de 500 000 diagnostics de troubles neurocognitifs au Canada pourraient être évités au cours des 30 prochaines années.
Si l’incidence des troubles neurocognitifs pouvait être retardée de 10 ans, plus de 4 millions de cas pourraient alors être évités, et la plupart des régions au pays observeraient moins de personnes vivant avec un trouble neurocognitif en 2050 qu’aujourd’hui.
Alors que toutes les régions du Canada devraient connaître une augmentation substantielle du nombre de personnes vivant avec un trouble neurocognitif si les tendances actuelles se maintiennent, certaines provinces connaîtront des changements plus importants.
Les provinces ayant des taux de croissance plus élevés et des populations qui vieillissent plus rapidement (comme l’Alberta, l’Ontario et la Colombie-Britannique) devraient observer une augmentation beaucoup plus rapide du nombre de personnes vivant avec un trouble neurocognitif que celle dans les autres régions du Canada.
Des occasions d’améliorer la situation
Bien qu’un remède ou un traitement efficace pour les troubles neurocognitifs n’ait pas encore vu le jour, nous pouvons prendre un large éventail de mesures pour donner lieu à des résultats positifs pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins. Chacun a un rôle à jouer au Canada pour relever ce défi.
Par conséquent, ces sections ont été organisées de manière à aborder les différents points de vue suivants : Que peuvent faire les Canadiens et Canadiennes à titre individuel? Que font les Sociétés Alzheimer? Que peuvent faire les systèmes de santé? Que peuvent faire les différents paliers du gouvernement fédéral, provincial ou territorial et municipal? Que peut faire la communauté de la recherche?
L’importance du travail collaboratif constitue le dénominateur commun de ces groupes : un travail qui se fait conjointement avec les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins.
Que peuvent faire les Sociétés Alzheimer?
- Atténuer la stigmatisation et mieux sensibiliser le public aux troubles neurocognitifs pour que tous les gens au Canada connaissent les programmes communautaires pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et la Marche pour l’Alzheimer IG Gestion de patrimoine.
- Élargir les soutiens et les services pour combler les écarts du système de soins, grâce au programme d’aiguillage Premier lienMD, à la ligne d’information nationale pour les troubles neurocognitifs, aux lignes d’informations régionales, à Esprit en action et à d’autres précieux programmes locaux.
- Continuer à établir des relations et préparer des ressources destinées aux communautés diverses au Canada.
- Augmenter le financement accordé aux projets de recherche qui s’éloignent des sentiers battus et se penchent sur de nouvelles manières radicales visant à faire avancer nos connaissances sur les troubles neurocognitifs et à renforcer la qualité de vie des personnes atteintes et des partenaires de soins.
- Faire participer les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins dans tous les efforts de défense des intérêts et nos programmes, dans l’esprit de la devise « Rien sur nous, sans nous ».
- Collaborer avec d’autres organismes sur des enjeux liés aux troubles neurocognitifs et les soins connexes.
Que peuvent faire les systèmes de soins de santé?
- Les systèmes de soins de santé doivent :
- Mieux sensibiliser les cliniciens et cliniciennes de soins primaires au dépistage en temps opportun des symptômes, au diagnostic et, en particulier, aux soins continus des personnes vivant avec un trouble neurocognitif.
- Améliorer leur accès aux bons outils qui leur permettront de diagnostiquer les troubles neurocognitifs et les gérer de manière continue.
- Soutenir les examens portant sur la médication et les initiatives de « déprescription » qui sont accessibles.
- Les sensibiliser à des approches proactives portant sur la minimisation des risques des troubles neurocognitifs.
- Modifier les structures des honoraires afin que les cliniciens et cliniciennes disposent du temps et de la rémunération adéquats pour soutenir convenablement les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins.
- Former et informer un cercle élargi de professionnels et professionnelles de la santé sur les troubles neurocognitifs qui peuvent soutenir la prise en charge des personnes atteintes, notamment les pharmaciens et pharmaciennes, le personnel infirmier, les travailleurs sociaux et travailleuses sociales ainsi que le personnel préposé aux services de soutien à la personne.
- Accroître la main-d’oeuvre spécialisée sur les troubles neurocognitifs et les ressources mises à disposition de tout le personnel professionnel de la santé qui s’occupe de personnes vivant avec un trouble neurocognitif, quel que soit leur lieu de résidence au Canada.
- Accroître la capacité des cliniques communautaires spécialisées dans les troubles neurocognitifs, des systèmes de soins communautaires et à domicile et des soins de longue durée. Les soins à domicile et en milieu communautaire sont l'option la plus abordable et la plus demandée par les personnes vivant avec un trouble neurocognitif.
- Reconnaître les besoins et les soutiens spécifiques des partenaires de soins, et ceux des personnes vivant avec un trouble neurocognitif, et travailler avec eux pour améliorer les soins.
- S’efforcer d’éliminer les obstacles qui entravent l’accès aux soins chez les populations mal desservies, y compris les communautés rurales, les peuples autochtones et d’autres communautés diverses.
- Exiger que les dossiers de santé fassent état d’un trouble cognitif léger et d’un trouble neurocognitif au stade léger, intermédiaire ou avancé.
- Soutenir efficacement les partenaires de soins par l’entremise des professionnels des soins primaires et de santé. Cela comprend mettre en relation des partenaires de soins avec les Sociétés Alzheimer locales et d’autres services de soutien locaux, poser des questions sur le stress du proche aidant, s’assurer que le partenaire de soins primaires soit connu, évaluer des partenaires de soins avant le congé hospitalier et prendre en compte le statut de partenaire de soins lors de la définition des plans de transition.
Que peut faire le gouvernement fédéral?
- Chiffrer et financer entièrement la Stratégie nationale sur la démence afin d’optimiser le travail effectué en vue des trois objectifs nationaux : (1) prévention des troubles neurocognitifs; (2) progression des thérapies et découverte d’un traitement curatif; (3) amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec un trouble neurocognitif et des partenaires de soins. Développer en outre des indicateurs de performance clés, des repères de base ou des mesures pour la stratégie à des fins d’évaluation des réussites et des échecs.
- Augmenter les investissements dans la recherche sur les troubles neurocognitifs pour atteindre l’objectif fixé dans la Stratégie nationale sur la démence : 1 % des soins aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif (environ 105 M$ par an), y compris le travail dans les systèmes de santé et la promotion de la santé.
- Travailler activement pour réduire la discrimination et les préjugés entourant les troubles neurocognitifs au moyen de campagnes nationales de sensibilisation et en faisant la promotion de mesures visant à bâtir des collectivités accueillantes pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer
- Soutenir l’élaboration de directives nationales relatives aux troubles neurocognitifs, ainsi que la mise au point d’outils cliniques pour les soins afférents.
- Habiliter et financer l’Agence de la santé publique du Canada pour faire ce qu’on appelle une « veille des troubles neurocognitifs » : s’assurer que chaque cas au Canada soit dénombré et fasse l’objet d’un suivi.
- Reconnaître les facteurs de risque modifiables des troubles neurocognitifs et intégrer des stratégies de promotion de la santé dans les maladies non transmissibles liées au vieillissement, y compris les troubles neurologiques, les maladies cardiaques, le cancer et le diabète.
- Fournir un financement supplémentaire ciblé pour des solutions technologiques qui accompagnent les défis liés aux troubles neurocognitifs, aux soins cliniques de ces maladies et aux soins.
- Renforcer les stratégies visant à améliorer la santé mentale des aînés canadiens en ciblant spécifiquement la réduction de la dépression chez les personnes de plus de 65 ans.
- Soutenir plus largement l’instauration de congés pour les proches aidants — entérinée dans la loi canadienne — y compris de congés payés pour les maladies de longue durée.
Que peuvent faire le gouvernements provinciaux et territoriaux?
- Prévoir des augmentations des dépenses pour les soins à domicile, les soutiens sociaux et les soins de longue durée pour qu’elles correspondent aux augmentations prévues du nombre de personnes vivant avec un trouble neurocognitif et de leurs partenaires de soins.
- Améliorer l’accès aux cliniques de la mémoire, en mettant davantage l’accent sur les régions urbaines et les zones rurales mal desservies.
- Adopter l’approche de « La santé dans toutes les politiques » de l’Organisation mondiale de la Santé en tenant compte des répercussions sur la santé de toute nouvelle politique provinciale et territoriale.
- Poursuivre les efforts des agences de santé publique dans les domaines suivants : prévention et traitement des maladies vasculaires; découragement du tabagisme et de la consommation excessive d’alcool; et encouragement de modes de vie sains.
- Élaborer des politiques qui mettent en avant l’activité sociale, cognitive et physique tout au long de la vie de chacun. Ce processus devrait inclure des efforts soutenus pour aborder efficacement les déterminants sociaux de la santé.
- Renforcer les stratégies visant à améliorer la santé mentale des personnes âgées, en ciblant particulièrement la réduction de la dépression chez les personnes de plus de 65 ans.
- Mieux former le public — de l’école primaire, à l’éducation des adultes — afin d’améliorer la santé cérébrale de tout le monde au pays, et cela à tous les âges.
- Réfléchir à la façon dont des examens de santé cérébrale annuels pour les personnes de plus de 50 ans pourraient fonctionner dans chaque province et territoire. La science dans ce domaine a évolué à un point tel que les biomarqueurs et les technologies d’imagerie pourraient être utilisés dans les activités de réduction des risques à l’échelle du système de santé.
- Soutenir les efforts fédéraux en matière de « veille des troubles neurocognitifs » : les provinces et territoires doivent commencer de toute urgence à améliorer le suivi des diagnostics avec plus de précision.
- Créer des politiques et des processus qui soutiennent les initiatives de soins aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif et celles de santé publique culturellement sécuritaires pour les personnes de tous horizons, y compris les peuples autochtones, les communautés noires canadiennes et d’autres groupes racialisés et opprimés de manière intersectionnelle.
- Soutenir les jeunes partenaires de soins et réduire la stigmatisation, la discrimination et les préjugés auxquels ils font face.
- Répondre aux défis des partenaires de soins, en particulier dans les milieux ruraux et éloignés où les soutiens font souvent défaut.
- Soutenir les milieux de travail en offrant des soutiens flexibles aux partenaires de soins qui y sont employés.
- Bâtir un système d’interventions conçues pour aider les partenaires de soins. Il pourrait comprendre :
- la gestion de cas;
- des approches psychoéducatives;
- du counseling;
- des approches psychothérapeutiques;
- du répit;
- des groupes de soutien;
- des approches multifacettes;
- l'encouragement d'une vie saine.
Que peuvent faire les gouvernements municipaux?
- Créer de nouveaux espaces de soins communautaires et de longue durée qui sont accueillants pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et encourager l’expansion des collectivités accueillantes pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif.
- Travailler en vue d’élaborer des plans d’action adaptés à l’âge et aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif.
- Travailler en étroite collaboration avec les bureaux de santé publique pour soutenir leurs messages et programmes concernant la santé du cerveau.
- Soutenir l’interaction sociale entre les générations et l’activité physique pour tous les âges au moyen de programmes axés sur les parcs et les loisirs, de centres communautaires et de programmes de santé publique adéquatement financés et entretenus.
- Réduire la pollution atmosphérique et encourager la création de plus d’espaces verts.
- Soutenir les organismes culturels communautaires existants pour qu’ils offrent des programmes de santé cérébrale adaptés à leurs membres et aux publics ciblés.
- Soutenir les initiatives portant sur l’accessibilité dans la planification et la conception urbaines qui incluent des panneaux directionnels clairs et l’accès aux transports en commun.
- Tenir compte des impacts de toutes les politiques sur la santé et soutenir les efforts de promotion de la santé par d’autres paliers du gouvernement.
- Encourager tous les membres du personnel des villes à suivre une formation Canada proche allié Alzheimer à alzheimer.ca/CanadaProcheAllié.
- Financer des réseaux de soutien locaux pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins.
- Encourager la création de plus d’espaces accueillants pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et de programmes de loisirs sociaux.
Que peut faire la communauté de la recherche?
- Inclure les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins dans les projets de recherche à titre de membres de l’équipe de recherche et comme participants à l’étude.
- Se pencher sur un éventail de projets de recherche sur les troubles neurocognitifs, y compris la recherche fondamentale, biomédicale et clinique; les troubles neurocognitifs dans les systèmes et services de santé; les troubles neurocognitifs dans les populations; les dimensions sociétales et culturelles des troubles neurocognitifs; et les influences de l’environnement sur les troubles neurocognitifs.
- Soutenir une approche intégrée de la recherche sur les troubles neurocognitifs qui rassemble des équipes de recherche, des professionnels et professionnelles de la santé ainsi que des décideurs et décideuses d’organismes de santé bénévoles, d’organismes gouvernementaux provinciaux, d’organismes de recherche internationaux et de groupes de patients et de patientes et de l’industrie partout au pays.
- Continuer à mener des études pour comprendre les effets protecteurs, les facteurs de risque et les interventions tout au long de la vie.
- Soutenir la recherche axée sur la santé du cerveau, en menant par exemple plus de recherches sur les facteurs qui mènent à la résilience et aux réserves cognitives/cérébrales.
- Veiller à ce que les populations d’étude sur les troubles neurocognitifs reflètent la diversité de la population canadienne. Augmenter le recrutement d’échantillons hétérogènes pour mieux comprendre des différences comme le statut socioéconomique, la race, l’origine ethnique, la langue, le handicap et le sexe.
- Poursuivre les recherches sur la pandémie de COVID-19 et son association avec les résultats relatifs aux troubles neurocognitifs.
- Développer de nouvelles perspectives sur les besoins en matière de soins des personnes vivant avec un trouble neurocognitif, les besoins des partenaires de soins et les moyens d’améliorer les systèmes de santé et sociaux qui les soutiennent.
- Étudier comment les déterminants sociaux de la santé (c’est-à-dire les attributs sociaux et environnementaux indépendants de la volonté d’un individu) affectent le risque de développer des troubles neurocognitifs et le bien-être des personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins.
- Encourager les collaborations interdisciplinaires pour s’attaquer aux problèmes complexes qui existent dans la recherche sur les troubles neurocognitifs. Par exemple, les projets de recherche quantitatifs peuvent bénéficier de l’inclusion de spécialistes en sciences des données ayant une expertise dans des domaines comme l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle ou d’autres approches modernes de la science des données.
- Identifier les causes courantes de la perte auditive et des traumatismes crâniens (p. ex., les expositions professionnelles) et oeuvrer pour réduire l’exposition à ces facteurs de risque (dont il a été démontré qu’ils augmentent le risque de trouble neurocognitif à mesure du vieillissement).
- Mener des recherches sur les innovations technologiques et non technologiques visant à améliorer les soins aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif (p. ex. technologies d’assistance, applications de réalité virtuelle, interventions humaines). Certains de ces travaux devraient inclure l’exploitation de la technologie des capteurs et de l’Internet des objets pour des applications dans la gestion et les soins en matière de trouble neurocognitif (p. ex., la surveillance à distance des appareils, le suivi de la biométrie, la gestion des médicaments).
- Mener des recherches sur le système de santé portant sur la mise en oeuvre d’une meilleure coordination et de soins intégrés centrés sur le patient ou la patiente et adaptés aux troubles neurocognitifs.
Et moi, que puis-je faire en tant que Canadien ou Canadienne?
- Soutenez les partenaires de soins au sein des familles et des réseaux sociaux.
- Renseignez-vous mieux sur les troubles neurocognitifs et leur impact; soutenez la recherche les troubles neurocognitifs et l’amélioration des services pour les personnes atteintes, et tenez-vous prêt ou prête à agir en tant que partenaire de soins.
- Défendez les intérêts de ces personnes pour que votre communauté devienne plus accueillante envers les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et pour obtenir plus de financement pour la Stratégie nationale sur la démence ou votre stratégie provinciale les troubles neurocognitifs.
- Participez aux programmes offerts par votre Société Alzheimer locale si vous ou une de vos connaissances êtes préoccupés par ou vivez avec un trouble neurocognitif.
- Quel que soit votre âge, des jeunes aux moins jeunes, améliorez activement votre santé cérébrale et prenez des mesures de réduction des risques :
- soyez physiquement actif chaque jour;
- protégez votre coeur;
- restez socialement actif;
- gérer vos problèmes de santé;
- remettez en question votre façon de penser;
- dormez bien chaque nuit;
- traitez la dépression;
- évitez la consommation excessive d’alcool;
- faites attention à votre ouïe;
- trouvez un sens à votre vie;
- évitez tous les types de blessures à la tête;
- adoptez un mode de vie sain en faisant des choix alimentaires sains, en réduisant le stress évitable, en arrêtant ou en réduisant votre consommation de tabac et en faisant des bilans de santé réguliers avec votre médecin.